Création musicale, motivation, organisation et inspiration

Une solution efficace pour surmonter le blocage créatif et enfin terminer vos compositions : un objectif en tête, une méthode efficace.

Création musicale, motivation, organisation et inspiration

Le titre de cet article évoque certainement le sujet de la croissance personnelle, de l’optimisation des méthodes de travail ou encore la notion de GTD (Getting This Done) crée par David Allen il y a un bon moment déjà. Il y a un peu de vérité dans tout ça, mais la trame de fond du sujet d’aujourd’hui est bel et bien la musique. Et, pour être plus précis, la création musicale.

À l’instar de l’écrivain devant sa page blanche, le musicien se retrouve lui aussi confronté à ce vide devant lui. Un vide rempli d’innombrables possibilités (mélodie, rythme, sonorité, effet, etc.), bien sûr, mais un vide malgré tout. Tant que l’idée de départ n’y est pas, que l’inspiration n’a pas frappé à sa porte, le musicien fait face à un “vide créatif”. Beaucoup s’en inquiètent, les plus expérimentés laissent passer sachant que tôt ou tard, tout rentre dans l’ordre et la créativité reprend le dessus comme par magie. Ou pas.

Plusieurs livres ont été écrits sur le sujet, et voici quelques titres bien connus :

Vide créatif versus état de flow

Tous les artistes sont à la recherche de cet état de « flow » (Lecture indispensable, le livre “Flow” de Mihaly Csikszentmihalyi. Un classique !), se traduisant par une période de très grande productivité, un sentiment intense de plaisir et satisfaction alors que le temps n’existe plus. Ces périodes sont l’ultime état dans lequel la créativité se manifeste sans effort et en quantité presque infinie. C’est l’état recherché ou souhaité en permanence, mais la réalité est tout autre. Et c’est selon moi une bonne chose parce que nous l’apprécions davantage quand il se manifeste. Mais pas que.

Ces périodes de « vide créatif » nous offrent une occasion indéniable de nous questionner, de nous remettre en question et même d’évaluer des options que nous n’avions pas considérées auparavant. Quelques exemples : jouer d’un autre instrument, l’utilisation d’un logiciel ou plug-in différent, expérimenter un autre style de musique, collaborer avec un autre musicien, changer d’environnement temporairement, etc. Les livres mentionnés précédemment sont remplis de bonnes idées, de trucs et d’explications concrètes sur le sujet.

Au-delà de tout ça, c’est justement en me questionnant que j’ai réalisé dans quel type de « vide créatif » je me suis retrouvé : une grande production de morceaux terminés à 75 % ! Vous connaissez ? Des idées plein la tête, des morceaux partiellement enregistrés, puis laissés dans l’état sur le disque dur de l’ordinateur. Le problème est réel et bien décrit dans les livres et c’est un sujet bien connu de tous les musiciens. En tout cas, pour ceux qui utilisent un DAW (Digital Audio Workstation) pour composer.

Et si je devais présenter ma création musicale ?

Je pense sincèrement qu’il n’y a jamais de « problème », mais plutôt une occasion de trouver une solution ! Ça peut sembler philosophique et un peu déconnecté, pourtant ça fonctionne. Je me suis donc penché sur l’idée de « trouver une solution » pour mettre un terme à cette situation qui malheureusement s’amplifie au fil des semaines, mois et années. Je dois bien avoir 5-6 albums « in-progress » (c.-à-d. « en devenir ») sur mon Mac. Plein de belles mélodies, plein de sons superbes et même de bouts de paroles pour certains morceaux.

Mais à quoi bon finalement ? J’ai réalisé la semaine dernière que si quelqu’un me demandait de lui faire entendre mon travail ce serait bien compliqué parce qu’il n’y a pas grand-chose de « fini » à présenter. Et comme les influences partent dans tous les sens (certainement très positif), je ne saurais même pas comment convaincre de mon sérieux dans un style précis, ou à minima, « mon » style. Là, c’est un problème, et je dois impérativement trouver une solution. Je pense avoir trouvé.

La lumière au bout du tunnel

Oui, je pense avoir trouvé une solution qui, ma foi, semble porter ses fruits. En tout cas, ça fonctionne pour moi, chacun peut l’ajuster à sa sauce, au besoin. Le mot d’ordre : Organisation. J’y suis arrivé sans être à la recherche d’une solution pour mon vide créatif. J’avais installé une application sur mon iPhone dans le cadre de mes nombreuses expérimentations d’outils de productivité, prise de note, gestion de projet, to-do, etc. J’ai toujours été fasciné par ces outils et j’en ai acheté des dizaines au fil des ans.

Certains ne sont plus utilisés ni même supportés par leur auteur, mais beaucoup reste encore parmi les outils que j’utilise au quotidien.

Par exemple : Ulysses pour la rédaction de mes articles de blog, dont celui que vous lisez en ce moment. Puis Drafts, le couteau suisse de toutes les apps de prise de note, un petit bijou indispensable. Puis Bear qui est franchement pratique, belle interface, plusieurs possibilités d’export et même une expansion pour le navigateur dans le but de capturer facilement l’info. Et pour les nommer rapidement : Simplenote, 1Writer, iAWriter, Textastic ou l’incontournable nvALT si simple et rapide.

Et puis Notion qui débarque

Plus récemment, j’avais installé l’application Notion, dans le but de tester, mais faute de temps (ou idée préconçue) je n’ai regardé que très rapidement. J’étais bien loin de me douter de ce que celle-ci m’avait réservé ! En fait, Notion est resté installé, mais non utilisé sur tous mes appareils, iOS et macOS. Il y a un mois environ j’ai décidé de regarder de plus près. Et là il s’est passé quelque chose qui a pris une ampleur incroyable.

Notion est en fait un outil extrêmement puissant et qui présente l’information qu’on y entre de façon simple et rapide. Pourtant il s’agit bien à la base (!) d’un système de bases de données. C’est un peu comme si on mélangeait Excel, SQL, des listes, HTML, Markdown et des Kanban boards (oui, un peu de gestion de projet aussi).

Puis je suis tombé dans la soupe en regardant les différentes chaînes YouTube de spécialistes de la « communauté » de Notion. Et on peut vraiment parler de communauté puisqu’il y a beaucoup de partage, de collaboration et même de modèles offerts pour accélérer la prise en main. Parce que Notion est un outil que l’on peut utiliser à sa façon, présenter l’information à sa façon, pour organiser son propre processus menant à la productivité (voilà on y arrive !).

Un projet sans objectif n’est qu’un loisir. Il n’y a rien de mal dans tout ça, mais c’est important de le réaliser avant d’y investir de son temps.

La solution

Mon utilisation de Notion va bien au-delà d’une simple liste. Je remercie August Bradley et son concept de Life Dashboard qu’il décrit en détail sur sa chaîne YouTube. J’ai dévoré chaque vidéo et bien analysé son système pour ensuite l’adapter à mes besoins. Le système comporte plusieurs aspects et prend en compte nos valeurs, nos objectifs, nos aspirations, la gestion des tâches pour atteindre nos objectifs, la gestion des différents projets, mais aussi la façon dont on se structure pour rester productif (ou le devenir !). Et voilà où le déclic s’est fait pour moi. Son module « Content Production Machine » permet de faire une liste des tâches à accomplir, par étapes, pour atteindre la cible. Pour faire le lien avec l’article d’aujourd’hui, je vous simplifie les choses au maximum :

  1. Définition de nos valeurs, de ce que nous sommes dans la durée (c.-à-d. ce que je suis)
  2. Définition des résultats souhaités en fonction de nos valeurs (c.-à-d. ce que je veux faire)
  3. Élaboration d’une liste de tâches (Action items) pour parvenir aux résultats (c.-à-d. : comment vais-je faire)

Il y a bien sûr beaucoup plus de nuances dans ce système, mais je vous présente l’essentiel. Donc en utilisant ce processus et les 3 points cités précédemment, j’ai pu déterminer ceci :

  1. Apparemment, je suis (entre autres) musicien.
  2. Idéalement, je veux compléter un album en 2020.
  3. En conséquence, je vais produire 1 morceau tous les 15 jours.

Procéder différemment

Ça semble simple mais l’expérience passée démontre que si on ne se prend pas en main en mettant en place une certaine structure (rigueur ?), voire changer ses habitudes pour les rendre plus régulières (« daily habits »), le livre de James Clear est très intéressant, pour ceux que ça intéresse, eh bien on arrive à rien. On tombe dans le panneau : toujours très occupé, mais absolument pas productif ! Ce qui explique les dizaines de compositions orphelines sur mon Mac. Cela dit, je parle aujourd’hui de musique, mais ça pourrait s’appliquer à n’importe quoi d’autre. Ma rédaction d’articles de blog va elle aussi passer à la moulinette Notion !

Ma première phase de 15 jours se termine demain et j’ai bien l’intention de parvenir à terminer un morceau à 100 % pour passer au prochain morceau, puis un 3e, etc. Objectif : 10 morceaux, ce qui me mène à la mi-septembre. Les dernières semaines de l’année me serviront à peaufiner le mix/master, organiser ma distribution, créer la pochette, les posts sur les réseaux, etc. Mais d’ici là, c’est la rigueur des quinzaines qui m’importe le plus.

Objectif : résultats

Cet article donne simplement un aperçu de la méthode que j’ai commencé à mettre en place pour atteindre mes objectifs. Elle me permet de me questionner dès le départ sur ce que je suis vraiment, ce que je souhaite vraiment faire et aussi sur ce que je suis prêt à faire pour y arriver. Sans quoi un projet sans objectif n’est qu’un loisir. Il n’y a rien de mal dans tout ça, mais c’est important de le réaliser avant d’y investir de son temps.

Pour moi, cette méthode apporte beaucoup de lumière sur pas mal de choses. Parfois, on met à jour des trucs qui ne nous font pas plaisir, mais auxquels on doit faire face. Mais les conclusions qu’on en tire sont totalement positives et nous permettent d’avancer dans la bonne direction en nous investissant là où ça compte vraiment. Comme on dit en anglais : « The Truth Is In The Pudding ». C’est le résultat qui compte et ce n’est pas en jouant à l’autruche que nos projets vont avancer et, ultimement, se terminer.

J’aurai l’occasion de revenir sur Notion dans un prochain article. Je l’utilise tous les jours de façon systématique pour une quantité incroyable de choses, tant au niveau business que personnel. Je me surprends moi-même à adorer cette « rigueur créative » qui me pousse vers l’avant.

Cheers !

Norm