La page blanche, la résistance et la muse
Écrivains, réjouissez-vous ! Apprenez à faire face à la page blanche, à reconnaître les signes de la Résistance et faire place à la Muse

La page blanche
Devant moi, là, inerte. Cette foutue page blanche encore. Pourquoi je m’y retrouve encore ce matin avec pourtant cette détermination d’écrire cet article depuis plusieurs jours déjà ? Comment ce fait-il que ce qui doit “couler à flots” normalement se transforme à chaque fois en un combat sans fin ? Parce que au fond de moi je ne veux pas écrire ? Certainement pas !! Manque de temps ? Non. Pourtant il doit bien y avoir une raison. Il ne manque rien. Il ne me manque rien. J’ai tout ce qu’il faut, tout le temps nécessaire et même l’envie de mettre des mots sur cette page blanche, de créer, d’exprimer quelque chose qui sera sûrement utile à quelqu’un. Ne serait-ce qu’une seule personne pour qui les idées qui s’entassent dans ma tête, apporteront quelque chose de pertinent. Tant de questionnement. Et comme on dit, poser la question c’est y répondre.
Petite topo rapide : depuis quelques semaines je lis beaucoup. Beaucoup. Ça fait aussi partie des changements apportés suite à la mise en place de Notion et la lecture de Atomic Habits. Bref, je n’ai jamais lu autant de tout ma vie. Pourquoi ? Je suis rendu là, tout simplement. Besoin d’apprendre davantage, de comprendre, me comprendre déjà. Et j’ai beaucoup appris, sur beaucoup de choses. Et curieusement toutes les notions s’emboitent et se complètent. Une parfaite harmonie, comme une suite logique. Je n’avais même pas prévu une chronologie dans mes choix de livres. Il n’y en a pas puisque les auteurs sont différents et les livres n’ont pas été écrits au même moment, etc.. Le choix s’est donc fait naturellement, sans prétendre à une certaine logique. J’ai donc trouvé la raison de beaucoup (beaucoup !) de décisions prises au cours de ma vie personnelle et professionnelle. Les affaires ou les arts ? Commercial ou chef de projet ? Musicien ou photographe. Cuisinier ou informatique ? Eh oui.. j’ai tout fait ! Je vous ai perdu ? D’accord.. Je reviens au thème de cet article (i.e. la page blanche) : pourquoi tous ces “pourquoi ? “. En d’autres termes, quelles en sont les raisons ?
L’unique raison : la Résistance
La Résistance. Pas celle qui unissait les gens courageux pendant la guerre, pas celle non plus qu’on utilise dans un système électrique. Non, je fais référence à la Résistance universelle. Celle qui ne se voit pas. Celle qui est en nous et qui ne meurt jamais. Elle est l’ennemie de l’intérieur. Celle qui ne rate aucune opportunité et qui se sert de tous ces atouts pour mener à bien sa mission : vous empêcher d’avancer, de créer (i.e. la page blanche). La Résistance est sournoise, elle rôde habilement, nous observe de près et de loin. Elle entre en action sans prévenir, comme une migraine. Et tout s’effondre, tout s’arrête, tout est remis en question. C’est la confiance, la détermination et l’espoir qui mettent le genou à terre.
Les manifestations de la Résistance
La résistance se manifeste sous plusieurs formes. Et selon les expériences du passé, à différents niveaux d’intensité. On peut évaluer ces différentes formes à travers l’oeil un étudiant, un conjoint, un artiste, un sportif et même un entrepreneur. Voici quelques exemples qui résonneront très probablement chez chacun d’entre-vous. Un sentiment de déjà-vu, me direz-vous. Pour chaque exemple je me permet de compléter de mon opinion pour infirmer les prétentions de la Résistance.
1 - Et si je me plante, que ça ne fonctionne pas ?
Une chose est certaine, c’est qui on n’essaie pas, ça ne pourra pas fonctionner puisque c’est mort avant même de naître. Vaut mieux aller de l’avant et commencer à évaluer les prochaines étapes, se dire que ça va fonctionner. Et si au final ça ne fonctionne pas, alors c’est une expérience acquise et on avance encore plus fort. J’ai connu un milliardaire qui a eu 12 échecs avant de parvenir à une réussite magistrale ! Combien de CV enverrez-vous avant d’obtenir le job souhaité ? Combien de chansons allez-vous composer avant de faire un hit ? Combien de peines d’Amour avant de trouver l’âme soeur ?
2 - Qu’est-ce que les gens vont penser de moi ?
Partant du fait qu’on pourra toujours plaire à quelqu’un mais jamais à tout le monde, il est préférable de se dire que ça plaira certainement à quelqu’un. Quelque part. On a tous profité de quelque chose qui ne faisait pas l’unanimité, pourtant ça nous a fait avancer. On y a vu une valeur, pour nous.
3 - Et les critiques ? On va me ridiculiser.
Je pense que les gens qui critiquent et ridiculisent les autres sont ceux qui n’accomplissent rien dans leur vie. C’est simplement une jalousie mal placée et une très mauvaise exécution. On a qu’à se promener sur YouTube pour constater une chose : peu importe la qualité du contenu et les efforts (temps et argent) investis par la chaîne (qui est un être humain, je vous rappelle), il y aura toujours des “pouces rouges” qui sortent de nul part. C’est la même chose sur tous les réseaux sociaux. Tout simplement parce que aujourd’hui on peut se sentir très fort devant son écran, mais en face à face les choses seraient bien différentes.
4 - Et si ça fonctionne, comment je vais faire.
Ah oui, le gros problème d’un entrepreneur, par exemple. C’est vrai. Si ça fonctionne, comment va-t-il faire ? Eh bien il fera comme tous ceux qui réussissent : trouver des solutions, s’adapter, savoir s’entourer, mettre en place de nouvelles méthodes, etc. Du coup ce n’est pas un problème, simplement une opportunité de trouver une solution !
5 - Ça n’intéressera personne, ça ne servira à rien.
Sur ce point je vous réfère au point 2. Et je me permet d’ajouter que ce que VOUS faites devrait déjà VOUS intéresser. Parce que quand on s’intéresse à quelque chose, on apprend, on expérimente et on devient meilleur. En devenant meilleur on devient une référence pour d’autres qui ne sont pas au même niveau et qui cherchent à s’améliorer. On a une valeur.
6 - Je n’ai pas le temps, ce n’est pas le bon moment, je le ferai quand <<“insérer votre excuse ici”>>.
Ah bon? Il s’agit probablement de l’arme la plus redoutable de la Résistance. Nous l’utilisons tous à bien des niveaux ou aspects de notre vie. Mais on trouve toujours du temps pour quelque chose qui nous tient à coeur. La réalisation d’un rêve, par exemple, ne se fait pas en un clin d’oeil. Elle nécessite plusieurs petites actions qui s’enchaînent et s’additionnent pour arriver au résultat voulu. Alors pourquoi ne pas commencer par la première petite action ? Et là je vous réfère encore une fois à mon article sur ce sujet. N’entendez-vous pas Mel Robbins vous chuchoter “5, 4, 3, 2, 1.. Go!” ? (note : j’en parle plus loin)
7 - Je n’ai pas les ressources nécessaires, il me faut ceci et cela pour pouvoir avancer
Les ressources matérielles, humaines ou financières ne sont et ne seront jamais des excuses valables pour ne pas aller de l’avant avec une idée, un projet, une intention, un désir, un voeu, un souhait, etc. Si c’était le cas, Tesla et SpaceX, Apple ou même un hit de Billie Eilish n’existeraient pas. D’ailleurs pour ce dernier exemple, le morceau a été créé dans la chambre de son frère avec les moyens du bord. Alors, les ressources ne sont pas l’élément de départ. Tant mieux si vous les avez, ce sera plus simple (ou pas), tant que le JFDI (j’en parle plus bas) prend le dessus sur la Résistance.
La Muse. Quelle surprise !
La Muse, ce terme un poétique presque rêveur.. Quel est le rapport avec la Résistance, me direz-vous. Eh bien, la Nature fait bien les choses et si la Résistance existe alors il doit y avoir une entité inverse pour respecter un équilibre (i.e. Ange versus Démon). La Muse est l’opposé de la Résistance. Elle est aussi en nous, mais elle fonctionne plutôt au mérite. Pas le mérite d’avoir gagner des médailles, des prix ou d’être “élu” par qui que ce soit. Non. La Muse est là pour nous inspirer quand on a fait les premiers pas. Un peu sur le principe du “Bâtis-le et ils viendront”. Quand on ignore les arguments de la Résistance cités plus hauts. Quand on fait le nécessaire pour tout mettre en oeuvre, faire les premiers pas et s’imposer une rigueur. La Muse se manifeste. Parfois subtilement, parfois dans toute sa grandeur. On le réalise mieux après coup, quand on fait une rétrospective et qu’on analyse comment les choses ont évolué. Ce qui fait de nous ce que nous sommes. Que ce soit en démarrant une nouvelle activité, un sport, en faisant le “ménage” dans ses ami(e)s, en modifiant son alimentation ou sa façon de percevoir les choses.. cela nous amène à prendre des décisions qui nous portent dans des directions différentes. Ces directions nous font avancer vers une prochaine étape, puis encore et encore. Nous sommes la somme de nos expériences ! Ou le résultat de nos erreurs, selon votre point de vue.
Prendre action.. maintenant.
Voilà vous savez tout sur la page blanche, la Résistance et la Muse. Chaque fois que vous souhaitez faire quelque chose, commencez sans attendre. Soyez conscient que la Résistance tentera vous en empêcher. Mais que si vous persister et démontrer un réel intérêt, alors la Muse sera votre seule et unique alliée. Petit conseil : gardez toujours un oeil dans le rétro, la Résistance vous suit de près, elle attend son heure.
Oh, j’oubliais. Savez-vous comment je suis arrivé à démarrer la rédaction de cet article ? Et surtout comment j’ai pu le terminer, et le publier ? J’ai tout simplement commencé à écrire, sans me questionner, sans douter, sans attente ni appréhension. La Muse a fait le reste. J’ai fait ce que je devais faire, sans compter sur elle, et elle s’est manifestée.
En anglais il y a une expression bien connue et qui convient à tout ce que j’ai écrit plus haut : JFDI. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est l’acronyme de “Just Fuckin Do It” (Fais-le !). C’est le seul moyen d’y arriver. Se mettre au travail, faire ce qu’il faut, maintenant, tout de suite. Le reste suivra. Mel Robbins résume bien ce concept dans son livre The 5 Second Rule. À partir du moment où vous souhaitez accomplir quelque chose, passez à l’action tout de suite. Dans la tête il faut entendre “5, 4, 3, 2, 1.. Go!” C’est aussi simple que ça. Pas de questionnement, pas de remise en question ou d’éternelle procrastination. JFDI ! Ou alors on se tait à jamais et on assume ses choix. Parce qu’à la 6ième seconde c’est la Résistance qui prend le contrôle.
Et en plus ça fonctionne. Si, si, ça fonctionne. Même si la décision s’avère ne pas être la meilleure au final, elle nous pousse malgré tout vers l’avant et provoquera d’autres prises de décision. Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre ailleurs. Et c’est toujours la meilleure.
Vous êtes prévenus !
Attention, le combat avec la Résistance est permanent et ne vous quittera jamais. Vous devrez la connaître, en tenir compte en continu, voire même la respecter. Parce qu’elle vous pousse à tirer le meilleur de vous-même en la combattant. Si vous baissez la garde, vous perdez le combat. Vous aurez devant vous les souvenirs, les “j’aurais dû” , les “j’aurais pu” et “si j’avais su”. Et ne comptez pas sur la Muse pour vous tirer d’affaires, sauf si vous faites les premiers pas. Que vous décidez de combattre la Résistance encore et toujours. Alors là, les choses les plus surprenantes et positives peuvent vous sourire à nouveau !
Si vous souhaitez approfondir sur le sujet de la Résistance, je vous invite à lire le livre The War Of Art, de Steven Pressfield. C’est un ouvrage excellent et très révélateur. Pour ma part je poursuis avec The Artist’s Journey: The Wake of the Hero's Journey and the Lifelong Pursuit of Meaning, du même auteur.
Et je vous dis 5, 4, 3, 2, 1.. Go!
JFDI !!